Le Christ est notre héritage et nous, nous sommes l’héritage du Christ, parce qu’il a uni à jamais la nature humaine à sa divinité. Où qu’il se rendît, le Christ nous transportait avec lui. Lorsqu’il est remonté au Ciel, il y est allé avec la nature humaine : « avec une chair douée d’âme et d’esprit ».
L’Immatériel a pris notre chair pour que nous ayons droit à l’éternel repos et aux délices éternelles. Nous ayons reçu si facilement la révélation de « ce mystère resté caché (même aux anges et à la création visible et invisible) depuis des siècles » ! Est-ce que l’Incarnation du Seigneur reste, aujourd’hui encore, un mystère pour notre esprit? Il a pris notre nature et il ne s’en est pas séparé; il l’a unie à son être, il s’est uni à nous tous.
Insondable profondeur du mystère!
Liminaire
Le commentaire de la Vie de saint Nil de Calabre s’inscrit dans la série des catéchèses que l’Archimandrite Aimilianos assurait à ses enfants spirituels. Faite au cours de l’année 1977, l’exégèse de ce texte est le fruit de sa communion avec les saints et de son expérience personnelle qu’il nous transmet «comme dans un miroir» à travers la vie de saint Nil.
Saint Nil vit le jour en 910, au sein d’une des plus illustres familles de Rossano, la capitale de la Calabre. Placée sous la protection de la Mère de Dieu, ce fut la seule ville de la région qui échappa aux incursions des Sarrasins.
Il est utile de noter qu’aux IXe et xe siècles la région de Rossano était le centre monastique le plus important de la Calabre: le Mont Athos de l’Italie. En effet, pour échapper à l’iconoclasme, des milliers de moines quittèrent Byzance pour trouver refuge en Italie du Sud. Plus tard, saint Nil sera appelé, à juste titre, le «grand apôtre byzantin de l’Italie».
Le biographe ne nous a pas conservé le nom des parents du saint ni celui de son unique sœur qui était son aînée. Nous savons cependant qu’au saint baptême, ils lui donnèrent le nom de Nicolas et qu’il devint très tôt orphelin. Il fut confié à sa sœur – déjà mariée – laquelle lui assura une éducation très soignée. L’enfant prenait plaisir à rester seul, se tenant ainsi à l’écart des mœurs dépravées de son temps. Tout jeune, il fut ordonné lecteur, puis chantre. Il aimait à étudier les Écritures et à se nourrir de la vie des saints.
Les saints nous permettent, en toute sûreté et sans peine, d’obtenir les charismes du Saint-Esprit. Ils nous aident à retrouver la beauté d’Adam avant la chute; ils nous font héritiers du Royaume de Dieu.
C’est à ce cheminement que nous convions nos lecteurs, à travers les textes du présent volume qui, s’ils exposent les principes fondamentaux du monachisme, n’en constituent pas moins une base de vie spirituelle pour chaque chrétien.
Table des matières
- Début de vie monastique
- Vie monastique au mont Mercure
- Tentations démoniaques et visions divines
- Au monastère de Saint Adrien